Titre : Le « Journal infirme » de Clara Muller
Auteur : Karim Madani
269 p.
Sarbacane, 2012 (Exprim’).
Résumé :
Mon nom : Clara Muller. Ma ville, Paris en 2015 – capitale coupée en deux, Ville Haute et Ville Basse. Mon univers, les quartiers chics de la Ville Haute.
Au lycée, ils passent leurs journées à m’insulter. M’appellent FFO, Fille Frappée d’Opprobre. Tout ça parce que je suis née in vitro, grâce à un logiciel de procréation.
Mes séquelles : affectation de la structure psychique – chaque nuit, je me balade dans la Ville Basse via une connexion au Vortex Urbain.
C’est comme ça que j’ai rencontré le Vengeur Toxique, un super-héros cabossé et super mignon. Personne ne me croit, à part Karine, une FFO, comme moi.
Ce que j’en ai pensé…
Tout d’abord je tiens à remercier les éditions Sarbacane pour m’avoir permis de lire ce roman original.
Karim Madani nous livre ici le journal intime d’une jeune fille du futur mal dans sa peau, dans sa vie. On est dans un Paris futuriste mais pas si éloigné que ça de celui d’aujourd’hui. On est en 2015. La ville est divisée en deux parties : la Ville Haute (où habitent les « riches ») et la Ville Basse (où habitent les laissés-pour-compte). Cette jeune fille c’est Clara Muller. Elle est au lycée. Elle est loin d’être bête, pourrait être mignonne, a un certain humour… mais elle ne fait pas partie du gang des « gens cool ». Elle fait partie des FFO (fille frappée d’opprobre). Comme dans tous lycées, il y a les gens « in » et les têtes de turcs. Entre deux bizutages (enfin si on peut appeler comme ça), Clara va faire la connaissance de Karin, une nouvelle qui vient de la ville basse (et qui est donc automatiquement une FFO). Une complicité va vite se lier entre les deux filles, qui vont se rendre compte qu’elles ont des points communs. Cette rencontre va transformer la vie de Clara. Et le lecteur va s’en rendre compte au fur et à mesure de la lecture de son journal intime.
Ici, je tiens à signaler qu’il y a une petite chose qui m’a gênée : le fait que l’histoire se passe en 2015. J’ai trouvé que c’était beaucoup trop proche de nous par rapport à la technologie évoquée par l’auteur mais aussi par rapport à l’évolution de la société (dont la réalisation me semble impossible en un si bref laps de temps). Par contre, les références culturelles parsemées ici et là par Karim Madani permettent au lecteur de s’identifier facilement aux personnages (Closer, The Walking Dead, You tube…)
A ce côté futuriste, se rajoutent quelques éléments de science fiction : Karin et Clara sont des bébés éprouvettes dernière génération (procréation assistée par Macintosh) (p.31). De cette naissance, s’est découlé des caractéristiques que Clara prend comme un « pouvoir ». Je vous laisse découvrir celui de Karin, mais celui de Clara est important pour comprendre l’intrigue (et ce n’est pas vraiment un secret vu que c’est dans le résumé et qu’elle nous le dit dès les premières pages de son journal !!). Elle peut voyager mentalement dans un « vortex » et assister à des conversations et à des actions du Vengeur Toxique (sorte de super héros qui essaie d’aider les habitants de la Ville Basse). Ce pouvoir l’a fait se sentir importante mais incomprise.
L’auteur amène le lecteur, par le biais de ce journal intime, à se questionner, à réfléchir où va nous mener Clara. Que lui est-il arrivé ? (On nous apprend dès le début que « Quand vous aurez ce journal en main, [elle] sera déjà morte »). Le lecteur va pouvoir élaborer des théories et les éliminer au fur et à mesure… En tout cas, c’est ce que j’ai fait pendant ma lecture ! Et une fois commencée la lecture de ce journal, on a du mal à laisser Clara. J’ai éprouvé beaucoup de sentiments pendant ma lecture : de l’empathie, de la haine, de la tendresse, de la surprise…
Karim Madani se sert de la forme du journal pour faire une critique de la société. Et même si le récit se passe en 2015, on sent que ces reproches peuvent tout aussi bien s’appliquer à la société actuelle : les dérives de la politique, des sciences, les inégalités entre classes. Les dangers de la société restent les mêmes… blessent les jeunes. Le mal-être des jeunes reste et restera d’actualité encore bien longtemps…
En ce qui concerne la forme de ce roman, j’ai beaucoup apprécié la mise en page et la typographie. En effet, on aurait pu se contenter du texte, mais les illustrations de Yosh viennent agrémenter et enrichir les mots. J’ai trouvé cela complémentaire et en adéquation avec le personnage de Clara.
Pour conclure, nous avons ici un roman fort, puissant, qui ne peut laisser indifférent et qui fait réfléchir !!
Merci encore aux éditions Sarbacane pour cette lecture coup de poing !
Il faut que je le lise parce que j’avoue ne pas trop savoir à quoi m’attendre au vu des différents avis lus jusqu’à présent !
Je peux te le prêter si tu veux!
C’est gentil, Azilis, mais je l’ai en pdf. Il faut juste que je prenne le temps de le lire !
Oki! 😉
Le côté futuriste me gênera peut-être, mais le principe me tente énormément. Ça a l’air original et bien édité.
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