Titre : Le Doux Venin des abeilles
Titre original : The Death of bees
Auteure : Lisa O’Donnell
Trad. de l’anglais (Etats-Unis) par Philippe Mothe
360 p.
Résumé :
Ce roman est polyphonique.
Marnie et Nelly sont deux sœurs que la vie n’a pas vraiment gâtée. On fait leur connaissance alors qu’elles sont entrain d’enterrer leurs parents au fond du jardin. Mais qu’a-t-il bien pu se passer? Les ont-elles tués? si non qui l’a fait? Pourquoi font-elles ça? Au fur et à mesure des chapitres, où l’auteure alterne les voix, on va assembler les morceaux, apprendre à connaître Marnie et Nelly.
Marnie, la plus âgée, 15 ans, est une jeune fille pleine de ressource, intelligente. Mais elle a un côté rebelle, débrouillarde. Elle a du très vite apprendre à se débrouiller par elle-même. Malheureusement, sa vie de famille chaotique l’a amené à côtoyer la drogue et la prostitution. Mais elle a un caractère fort, elle a de l’ambition. Elle aime énormément sa soeur et veut tout faire pour rester auprès d’elle, même l’inimaginable.
Nelly, de son vrai nom Helen, est la plus jeune. Elle est très naïve. Marnie trace un portrait d’une sœur simple d’esprit, elle a des soucis pour se faire des amies, dans sa scolarité… Elle donne l’impression d’avoir des problèmes psychologiques. Nelly a une façon très particulière de s’exprimer. Elle utilise du vocabulaire complexe et surprenant dans la bouche d’une jeune fille de 12 ans. Nelly est également une virtuose du violon.
Le troisième personnage est Lennie, le voisin des filles. C’est un vieil homme, veuf. Il vit seul depuis plusieurs années, dans la maison de son compagnon décédé. Il vieillit, s’ennuie. Il va vite se rendre compte que quelque chose n’est pas normal chez les voisins d’en face. Il va se prendre de pitié pour Marnie et Nelly, s’attacher à elles. Il va devenir un grand-père de substitution.
C’est par ces mots que s’ouvrent le récit. Le lecteur est directement mis dans l’ambiance, dans le ton.
Lisa O’Donnell va se servir de la voix de ses personnages pour faire avancer l’histoire. En alternant les chapitres et donc les points de vue de Marnie, Nelly et Lennie, le lecteur va assembler petit à petit les éléments qui vont lui permettre de comprendre ce qu’il s’est passé, d’assembler ce puzzle. L’auteure va également alterner les voix de ses personnages. Je m’explique… Chaque chapitre est l’occasion d’alterner le point de vue des personnages et pour ce faire, elle va faire parler Marnie, Nelly et Lennie avec leur propre voix, leurs mots. Ainsi, Marnie est cash, directe, parfois vulgaire. Le vocabulaire de Nelly, quant à lui, est pesé, posé, réfléchi, soutenu. En ce qui concerne Lennie, on a vraiment l’impression d’entendre la voix d’un vieil homme usé par la vie et les soucis. Elle a réussi à créer ainsi une réelle personnalité et psychologie à ses personnages, ce que j’ai trouvé très plaisant. Ainsi, notre compréhension des faits va faire une sorte de ping-pong de page en page. Les doutes s’installent, puis la compréhension, la pitié pour ces jeunes filles attachantes, la tendresse… l’envie d’un futur meilleur pour elles deux car elles le méritent.
Lennie est lui aussi quelqu’un de bien. La vie aussi n’a pas été très sympa avec lui. En couple avec un homme, il a fallu vivre cette amour en toute discrétion. Parce qu’il est homosexuel, il est très mal vu dans son quartier. On le prend pour un pervers. Alors qu’il est seul et malade, la complicité qui va naître entre lui et les deux sœurs est une vraie bouffée d’espoir, d’amour.
Dès la découverte de leurs parents morts, Marnie va prendre les choses en main : elles vont mentir, cacher les corps, pour rester ensemble. Lennie, lui, pense qu’elles ont été abandonné par des parents indignes et va les prendre sous son aile. Malheureusement pour les filles, plusieurs personnes recherchent leurs parents et leurs mensonges vont vite être difficile à maintenir.
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