Le Guide des âmes perdues de Catherine Leroux

Titre : Le Guide des âmes perdues

Titre original : Le Mur mitoyen

Auteur : Catherine Leroux

303 p.

Denoël, 2015

Prix France-Québec 2014

Résumé :

Un après-midi dans le sud des États-Unis, deux fillettes se promènent le long d’une voie de chemin de fer.
Dans leur maison au nord de l’Atlantique, Madeleine et son fils découvrent, à l’occasion d’un examen médical, qu’ils constituent un cas scientifique exceptionnel.
Non loin de là, Ariel et Marie forment un couple très uni. Ils évoluent dans un milieu politique féroce où la révélation de leurs origines va bouleverser leur vie.
Sur la côte californienne secouée par les séismes, Simon et Carmen apprennent l’identité de leur père. Ils comprennent alors que la vérité est parfois plus douloureuse que le mensonge.
Entre ces personnages, l’auteur dessine une cloison fine qui tantôt sépare, tantôt unit, estompant les frontières entre les secrets, la vérité et l’inouï. Inspiré de cas réels extraordinaires, Le Guide des âmes perdues est un roman choral lumineux qui touche l’essence des sentiments.

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Les premiers mots

Le vent qui tournoie vient encercler les chevilles d’Angie qui se surprend de cette onde au ras du sol. Le vent ne s’attarde pas aux pieds des gens, d’habitude. Sauf celui, bas et puissant, que produit le train qui passe.

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Ce que j’en ai pensé

Le Guide des âmes perdues est un roman fort et puissant, qui ne peut laisser indifférent.
L’air de rien – ou presque -, Catherine Leroux nous présente tour à tour ses personnages : Annie et Monette, les deux sœurs; Madeleine et son fils Édouard; le couple Ariel et Marie et Carmen et Simon, frère et sœur.

L’auteur nous trace petit à petit et à tour de rôle leurs portraits, leurs cadres de vie, les événements qui les font avancer dans la vie, les joies et les drames, les rires et les pleurs… Les quatre récits se croisent. On se demande quel est le lien? ou veut en venir l’auteur? A chaque partie, nous voilà entraîner dans le récit d’un duo. On s’y attache, la tension monte, on sent qu’il va leur arriver un drame ou que la vie va leur offrir un de ces obstacles dont elle a le secret. Et on passe au duo suivant et on doit recréer l’intimité avec eux. Et puis, une trame se dessine doucement, le lecteur décèle des thèmes communs qui relient les différents récits (l’amour, la famille, les secrets…), mais quel est le lien entre les personnages eux mêmes? Se connaissent-ils?
Catherine Leroux maîtrise son récit et sa plume d’une main de maître. Petit à petit, elle lève le voile sur le but de son récit, sur la chronologie des faits. Tout prend un sens au moment voulu par l’auteur. Elle égraine les indices. A nous de recréer le puzzle.

Le lecteur rentre dans l’intimité de ses personnages mais sans voyeurisme bien au contraire : on ne les juge pas, on partage leurs émotions, on a de l’empathie pour eux. Malgré la dureté des récits, l’ensemble reste nimbé de délicatesse. En fait, pour tout avouer, il est assez difficile de parler de ce roman sans trop en dévoiler! Car je crois qu’il faut absolument le lire pour comprendre la puissance émotionnelle qu’il dégage.

Il faut également savoir que l’auteur s’est inspiré librement de faits réels. Mais elle a  romancé ces événements pour qu’ils aient un lien et un impact communs.

 

En bref…

Quatre tranches de vie fortes, puissantes. Quatre récits qui n’en forment plus qu’un. Un roman qui met en avant la force destructrice des secrets, qui met en avant l’amour.

Une lecture que je n’oublierai pas de sitôt!

 

Merci aux éditions Denoël pour cette lecture! 🙂