Dans l’or du temps de Claudie Gallay

Titre : Dans l’or du temps

Auteur : Claudie Gallay

365 p.

Actes Sud, 2008 (Babel, 874)

Résumé :

Le narrateur passe l’été en famille, avec sa femme et leurs jumelles de sept ans, dans leur maison normande au bord de la mer. II rencontre par hasard Alice, une vieille dame abrupte et bienveillante à la fois, volontiers malicieuse. Il lui rend visite à plusieurs reprises et une attente semble s’installer : l’homme est en vacances, vacant pour ainsi dire, intrigué et attiré malgré lui ; Alice a des choses à raconter, qu’elle n’a jamais pu dire à personne, des souvenirs qui n’attendaient que lui pour remonter à la surface et s’énoncer. Tout commence par un voyage à New York qu’elle a effectué dans sa jeunesse, en 1941, en compagnie de son père photographe et d’André Breton. Ensemble, ils ont approché les Indiens hopi d’Arizona, dont l’art et les croyances les ont fascinés. Dans l’or du temps plonge au plus intime de ses personnages par petites touches, l’air de rien. Hommage à la figure d’André Breton et à la culture sacrée des Indiens hopi, ce magnifique roman célèbre les rencontres exceptionnelles, celles qui bouleversent l’âme et modifient le cours des existences

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Les premiers mots

C’était l’heure encore calme du matin. les poubelles. le premier métro. Le concierge dans la rue en face était en train d’ouvrir ses volets. Le voisin du dessus venait de rentrer. Anna et les filles dormaient encore.

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Ce que j’en ai pensé

Voici un roman qui a atterri par hasard dans ma PAL. Il avait rejoint sagement Les Déferlantes du même auteur. Roman que je n’ai toujours pas lu d’ailleurs, un peu effrayée par le succès de ce titre, crainte d’être déçue. Et le hasard (encore lui ! ) a désigné ce titre pour ma participation au challenge!
Dans l’or du temps… un titre prometteur, doux, engageant.

Et me voici me plonger en quelques lignes d’une écriture poétique et soignée, dans la vie du narrateur. Ce sont les vacances. Et comme tous les ans, il quitte Montreuil pour deux mois : direction la Normandie avec sa femme, Anna et ses deux filles de sept ans. Comme tous les ans, il aime ce moment où il va retrouver ce calme de bord de mer, la fraîcheur des matins, les embruns. Mais une rencontre va chambouler son quotidien, son ordinaire. Cette rencontre c’est une vieille femme, Alice. Il va l’aider à porter ses courses jusqu’à chez elle. Et ce geste si anodin va le plonger au cœur d’un passé, d’une petite histoire dans la grande Histoire. Ce geste va le faire se questionner sur sa vie, sur son bonheur, sur ce qu’il désire vraiment.

Alice et le narrateur vont échanger entre mots et silences, se comprendre, se raconter, s’ouvrir. Alice est abrupte, violente et quelques instants plus tard tout le contraire. Avec le narrateur on ne sait pas trop où elle veut en venir, ni pourquoi lui revient, jour après jour. Pourquoi il garde secret ces échanges auprès de sa femme. Et au fil des pages, on saisit le non dit.

A travers l’histoire d’Alice, on se retrouver plonger dans le passé, à la rencontre des indiens Hopi et d’André Breton.

Le rythme lancinant du récit est retranscrit dans les mots de Claudie Gallay. Au cours de ma lecture, j’avais l’impression de flotter, d’être le spectateur indiscret de ses moments d’intimité partagée. Certains passages m’ont paru plus lent mais, avec le recul et la fin de la lecture, je me rends compte que cela traduit la mélancolie des personnages.

En bref…

Un très joli texte sur l’intime, sur les rencontres anodines qui bouleversent une vie.

Lu dans le cadre de mon challenge :